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Online Catalogue

Auktion 29. September 2021 – Moderne und Zeitgenössische Kunst
Provenance

Privatsammlung, Schweiz

Literature

Jean Petit, Le Corbusier lui-même, Genf, Rousseau, 1970, S. 213, 218, mit Abb.
Naïma Jornod und Jean-Pierre Jornod, Le Corbusier (Charles-Édouard Jeanneret), Catalogue raisonné de l’oeuvre peint, Mailand, Skira, 2005, Bd. I, S. 444, Nr. 81, mit Abb.

Exhibition

Le Corbusier (OEuvre plastique) 1919–1937, Zürich, Kunsthaus, 15.1.–6.2.1938, S. 17, Kat.-Nr. 24, mit Abb.
Le Corbusier, Wuppertal, Galerie Parnass, 1951, mit Abb.
Klar Form, 20 oeuvres des 20 artistes, Paris, Galerie Denise René, Kopenhagen, Charlottenborg, 8.12.–26.12.1951, Helsinki, Kunsthallen, 10.2.–30.2.1952, Stockholm, Liljevalchs, 10.3.–27.3.1952, Liège, Musée d'Art Wallon, 30.8.–18.9.1952, S. 6, Kat.-Nr. 98.
Internationale Sezession 1954, Leverkusen, Städtisches Museum, 3.8.–11.9.1954, Kat.-Nr. 22.
Le Corbusier, Lyon, Musée des Beaux-Arts, Palais Saint-Pierre, 23.6.–10.11.1956, Kat.-Nr. 8.

Im Werkverzeichnis wird dieses grossformatige Gemälde nicht nur wegen seiner Grösse, sondern auch aufgrund seiner Qualität als remarquable bezeichnet, und Stanislaus von Moos bespricht es in seinem grundlegenden Artikel Der Purismus und die Malerei, Le Corbusier als eines von nur vier Bildern. Um der herausragenden Bedeutung des Werkes gerecht zu werden, bedarf es einer kurzen Erklärung des Begriffes Purismus, an dessen End- und Scharnierphase Nature morte au grand livre steht.

Le Corbusier und Amédée Ozenfant veröffentlichten zu ihrer ersten Ausstellung mit Après le Cubisme ihr Manifest für eine neue Kunst, den Purismus. Mit dem Purismus wollten sie keine neue Strömung in der Malerei schaffen, sondern die Charaktereigenschaften eines neuen Geistes, l’esprit nouveau, wie auch Ihr Magazin später heissen sollte, bezeichnen.

Die damals aktuellen Strömungen des synthetischen und orphischen Kubismus wurden von Le Corbusier als zu dekorativ und ornamental kritisiert. Gleichzeitig sah er wie etwa bei Léger in Technik und Maschinen die aktuellste Art der Ästhetik, die so zur allgemeingültigen klassischen Form werden sollte. Zu den zentralen Bildmotiven wurden simple Alltagsgegenstände, welche die Werke der puristischen Zeit vereinigen. Zu den sogenannten Objets-types gehörten unter anderem ein aufgeschlagenes Buch, das auf dem Tisch liegt, eine Pfeife sowie Teller oder Schalen. Dabei verkörperten sie Inhalte, die den Intellekt animieren sollten und als universale und zeitlose Realitäten des Alltags galten.

Während zu Beginn der zwanziger Jahre diese Motive noch eindeutig erkennbar sind, abstrahiert Le Corbusier diese im Verlauf der 1920er-Jahre zusehends. Die Gegenstände verlieren immer mehr ihre körperliche Präsenz. Aufriss und Grundriss der nun transparent gewordenen Objets werden simultan wiedergegeben.

Der renommierte Schweizer Kunsthistoriker Stanislaus von Moos schreibt 1966 in seinem Artikel zu Nature morte au grand livre:

«Der Blickpunkt verändert sich also nur in vertikaler Richtung – im Gegensatz zu dem Umwandern der Gegenstände, das zu den für den analytischen Kubismus bezeichnenden Abwicklungen verschiedener in zeitlicher und räumlicher Abfolge registrierten Aspekte in der Fläche führte. Um mit Hilfe dieser beschränkten Technik zu Resultaten zu kommen, die dem kubistischen Ideal einer transparenten Reliefwirkung nahekommen, werden die Gegenstände oft bis zur Zahllosigkeit multipliziert. Der Aufbau imaginärer Bildräume vollzieht sich nicht in den Grisaille-Farben der Kubisten, sondern in leuchtendem Hellblau, Rosa, Ocker, Flaschengün, Braun. Die komplizierten Körperdurchdringungen und die Verschneidungen der übereinander gelagerten Konturen ergeben nun überraschende Formen, die durch starke Farben hervorgehoben werden. In der Nature morte au grand livre von 1928 ist dieser Vorgang bereits zu einem Abschluss gekommen: die übereinander projizierten Umrisse der Gegenstände (Pfeife, Buch, Würfel, Gläser, Karaffe und Krug) sind hier nur noch Ausgangspunkte für eine dicht verzahnte Architektur von Konturen und Flächen, die bereits die Nähe organischer Umrisse verraten. Es ist die Endphase des Purismus …» [1]

Ein malerisches Hauptwerk von Le Corbusier in musealer Qualität.

[1] Stanislaus von Moos, Der Purismus und die Malerei. Le Corbusier, in Das Werk, Architektur und Kunst, Bd. 53 (1966), Nr. 10, S. 413–420, hier S. 416–417.


Dans le catalogue raisonné, cette peinture de grand format est décrite comme de remarquable qualité. Stanislaus von Moos en parle avec trois autres peintures seulement dans son article fondamental Purisme et peinture, Le Corbusier. Pour rendre justice à l'importance exceptionnelle de l'œuvre, il faut expliquer brièvement le concept de purisme auquel la Nature morte au grand livre
se rattache dans sa phase finale et charnière.

Le Corbusier et Amédée Ozenfant publient en 1918 leur manifeste pour un nouvel art, le pu- risme, intitulé Après le Cubisme. Avec le purisme, ils ne voulaient pas créer une nouvelle tendance dans la peinture, mais décrire les aractéristiques d'un esprit nouveau, nom qu’ils donneront d’ailleurs
plus tard à leur revue consacrée à l'esthétisme contemporain.

Les courants alors en vogue du cubisme synthétique et orphique sont critiqués par Le Corbusier
comme étant trop décoratifs et ornementaux. Comme pour Léger à la même époque, l’artiste attribuait
la forme la plus actuelle de l'esthétique à la technologie et aux ma- chines, qui devaient ainsi
devenir la forme classique universellement valable. De simples ob- jets du quotidien sont ainsi
devenus les principaux motifs picturaux ; les œuvres de la période puriste réunissent généralement
ce que l'on appelle les Objets-types : un livre ouvert posé sur la table, une pipe, des assiettes
ou des bols. Ils incarnent des contenus destinés à animer l'intellect et sont des réalités
universelles et intemporelles de la vie quotidienne.

Si ces motifs sont encore clairement reconnaissables au début des années 20, Le Corbusier les rend
de plus en plus abstraits au fil des années. Les objets perdent sensiblement leur présence
physique. L'élévation et le plan au sol des objets, devenus transparents, sont repro- duits
simultanément.

Le célèbre historien de l’art, de nationalité suisse, Stanislaus von Moos écrivit en 1966 dans son
article sur Nature morte au grand livre :

« Le point de vue ne change donc que dans le plan vertical, contrairement au cubisme ana- lytique
où la déambulation des objets conduisait au développement de divers aspects inscrits en succession
temporelle et spatiale sur la surface, pour arriver à des résultats approchant l'idéal cubiste d'un
effet de relief transparent, les objets étant souvent multipliés à l’infini. La construction
d'espaces picturaux imaginaires ne se fait pas dans les couleurs grises des cubistes mais dans des
bleus clairs, des roses, des ocres, des verts bouteille, des bruns. Les interpénétrations
compliquées des corps et les croisements de contours superposés les uns aux autres produisent
désormais des formes surprenantes, accentuées par des couleurs fortes. Dans Nature morte au grand
livre de 1928, ce processus est déjà arrivé à son terme : les contours projetés des objets (pipe,
livre, dés, verres, carafe et pichet) ne sont ici que les points de départ d'une architecture
densément imbriquée de contours et de surfaces qui montrent déjà une approche aux contours
organiques. C'est la phase finale du purisme ... » [1]

Ce tableau est une œuvre majeure de Le Corbusier de qualité muséale.


[1] Stanislaus von Moos, Der Puismus und die Malerei. Le Corbusier, dans Das Werk, Architektur und Kunst, vol. 53 (1966), nº 10, p. 416–417.



In the catalogue raisonné, this large-format painting is described as remarquable not only
because of its size but also because of its quality and Stanislaus von Moos discusses it in his
fundamental article Purism and Painting, Le Corbusier as one of only four paintings. In order
to do justice to the outstanding significance of the work a brief introduction of the concept of
Purism is required; at its end and as its key part stands Nature morte au grand livre.

Le Corbusier and Amédée Ozenfant published their manifesto for a new art form, Purism, at
their first exhibition Après le Cubisme. With Purism, they did not intend to create a new trend
in painting, but to describe the characteristics of a new spirit, l'esprit nouveau, as their magazine
would subsequently also be called.

The then current trends of synthetic and orphic cubism were criticised by Le Corbusier as
being too decorative and ornamental. At the same time, as with Léger’s works, he saw technology
and machines as the most modern form of aesthetics which was to become the
universally validated classical form. Simple everyday objects became the central pictorial
motifs that unite works of the period of Purism. The so-called objets-types included amongst
others an open book lying on the table, a pipe and plates or bowls. They embodied contents
intended to stimulate the intellect and were considered universal and timeless realities of
everyday life.

While these motifs are still clearly identifIable at the beginning of the 1920s, Le Corbusier abstracted
them more and more in the course of the decade. The objects increasingly lose their
physical presence. Outline and layout of the objects, which have now become transparent,
are reproduced simultaneously.

Renowned Swiss art historian Stanislaus von Moos writes in his article of 1966 about
Nature morte au grand livre :

“The point of view thus changes only in the vertical direction – in contrast to bypassing
the objects, as is characteristic in analytical cubism leading to the defining transaction
of different temporal and spatial aspects registered in the plane. In order to achieve
results that correspond to the cubist ideal of a transparent relief effect, objects are
often multiplied to the point of countlessness. The construction of imaginary pictorial
spaces is not done in the grisaille colours of the cubists, but in bright light blue, pink,
ochre, bottle green, brown. The complicated pervasion of bodies and the cuttings of
overlying contours now result in surprising forms, which are being emphasised by
strong colours. In Nature morte au grand livre from 1928 this process is already completed:
the projected outlines of the objects (pipe, book, cube, glasses, carafe and
jug) are now merely the starting points for a densely interlocking architecture of contours
and surfaces, which already betray the proximity of organic silhouettes. It is the
final stage of purism …” [1]

A major work by Le Corbusier in museum quality.

[1] Stanislaus von Moos, Der Purismus und die Malerei. Le Corbusier, in Das Werk, Architektur und Kunst, vol. 53 (1966),
no. 10, pp. 416–417.
Online Catalogue Auktion 29. September 2021 – Moderne und Zeitgenössische Kunst Lot 43 Le Corbusier 1887–1965

Nature morte au grand livre, 1928
Öl auf Leinwand
unten rechts signiert und datiert Le Corbusier 1928.
97 x 130 cm

Estimate

CHF 1'200'000 – 1'600'000

Sold for

CHF 1'458'480

Provenance

Privatsammlung, Schweiz

Literature

Jean Petit, Le Corbusier lui-même, Genf, Rousseau, 1970, S. 213, 218, mit Abb.
Naïma Jornod und Jean-Pierre Jornod, Le Corbusier (Charles-Édouard Jeanneret), Catalogue raisonné de l’oeuvre peint, Mailand, Skira, 2005, Bd. I, S. 444, Nr. 81, mit Abb.

Exhibition

Le Corbusier (OEuvre plastique) 1919–1937, Zürich, Kunsthaus, 15.1.–6.2.1938, S. 17, Kat.-Nr. 24, mit Abb.
Le Corbusier, Wuppertal, Galerie Parnass, 1951, mit Abb.
Klar Form, 20 oeuvres des 20 artistes, Paris, Galerie Denise René, Kopenhagen, Charlottenborg, 8.12.–26.12.1951, Helsinki, Kunsthallen, 10.2.–30.2.1952, Stockholm, Liljevalchs, 10.3.–27.3.1952, Liège, Musée d'Art Wallon, 30.8.–18.9.1952, S. 6, Kat.-Nr. 98.
Internationale Sezession 1954, Leverkusen, Städtisches Museum, 3.8.–11.9.1954, Kat.-Nr. 22.
Le Corbusier, Lyon, Musée des Beaux-Arts, Palais Saint-Pierre, 23.6.–10.11.1956, Kat.-Nr. 8.

Im Werkverzeichnis wird dieses grossformatige Gemälde nicht nur wegen seiner Grösse, sondern auch aufgrund seiner Qualität als remarquable bezeichnet, und Stanislaus von Moos bespricht es in seinem grundlegenden Artikel Der Purismus und die Malerei, Le Corbusier als eines von nur vier Bildern. Um der herausragenden Bedeutung des Werkes gerecht zu werden, bedarf es einer kurzen Erklärung des Begriffes Purismus, an dessen End- und Scharnierphase Nature morte au grand livre steht.

Le Corbusier und Amédée Ozenfant veröffentlichten zu ihrer ersten Ausstellung mit Après le Cubisme ihr Manifest für eine neue Kunst, den Purismus. Mit dem Purismus wollten sie keine neue Strömung in der Malerei schaffen, sondern die Charaktereigenschaften eines neuen Geistes, l’esprit nouveau, wie auch Ihr Magazin später heissen sollte, bezeichnen.

Die damals aktuellen Strömungen des synthetischen und orphischen Kubismus wurden von Le Corbusier als zu dekorativ und ornamental kritisiert. Gleichzeitig sah er wie etwa bei Léger in Technik und Maschinen die aktuellste Art der Ästhetik, die so zur allgemeingültigen klassischen Form werden sollte. Zu den zentralen Bildmotiven wurden simple Alltagsgegenstände, welche die Werke der puristischen Zeit vereinigen. Zu den sogenannten Objets-types gehörten unter anderem ein aufgeschlagenes Buch, das auf dem Tisch liegt, eine Pfeife sowie Teller oder Schalen. Dabei verkörperten sie Inhalte, die den Intellekt animieren sollten und als universale und zeitlose Realitäten des Alltags galten.

Während zu Beginn der zwanziger Jahre diese Motive noch eindeutig erkennbar sind, abstrahiert Le Corbusier diese im Verlauf der 1920er-Jahre zusehends. Die Gegenstände verlieren immer mehr ihre körperliche Präsenz. Aufriss und Grundriss der nun transparent gewordenen Objets werden simultan wiedergegeben.

Der renommierte Schweizer Kunsthistoriker Stanislaus von Moos schreibt 1966 in seinem Artikel zu Nature morte au grand livre:

«Der Blickpunkt verändert sich also nur in vertikaler Richtung – im Gegensatz zu dem Umwandern der Gegenstände, das zu den für den analytischen Kubismus bezeichnenden Abwicklungen verschiedener in zeitlicher und räumlicher Abfolge registrierten Aspekte in der Fläche führte. Um mit Hilfe dieser beschränkten Technik zu Resultaten zu kommen, die dem kubistischen Ideal einer transparenten Reliefwirkung nahekommen, werden die Gegenstände oft bis zur Zahllosigkeit multipliziert. Der Aufbau imaginärer Bildräume vollzieht sich nicht in den Grisaille-Farben der Kubisten, sondern in leuchtendem Hellblau, Rosa, Ocker, Flaschengün, Braun. Die komplizierten Körperdurchdringungen und die Verschneidungen der übereinander gelagerten Konturen ergeben nun überraschende Formen, die durch starke Farben hervorgehoben werden. In der Nature morte au grand livre von 1928 ist dieser Vorgang bereits zu einem Abschluss gekommen: die übereinander projizierten Umrisse der Gegenstände (Pfeife, Buch, Würfel, Gläser, Karaffe und Krug) sind hier nur noch Ausgangspunkte für eine dicht verzahnte Architektur von Konturen und Flächen, die bereits die Nähe organischer Umrisse verraten. Es ist die Endphase des Purismus …» [1]

Ein malerisches Hauptwerk von Le Corbusier in musealer Qualität.

[1] Stanislaus von Moos, Der Purismus und die Malerei. Le Corbusier, in Das Werk, Architektur und Kunst, Bd. 53 (1966), Nr. 10, S. 413–420, hier S. 416–417.


Dans le catalogue raisonné, cette peinture de grand format est décrite comme de remarquable qualité. Stanislaus von Moos en parle avec trois autres peintures seulement dans son article fondamental Purisme et peinture, Le Corbusier. Pour rendre justice à l'importance exceptionnelle de l'œuvre, il faut expliquer brièvement le concept de purisme auquel la Nature morte au grand livre
se rattache dans sa phase finale et charnière.

Le Corbusier et Amédée Ozenfant publient en 1918 leur manifeste pour un nouvel art, le pu- risme, intitulé Après le Cubisme. Avec le purisme, ils ne voulaient pas créer une nouvelle tendance dans la peinture, mais décrire les aractéristiques d'un esprit nouveau, nom qu’ils donneront d’ailleurs
plus tard à leur revue consacrée à l'esthétisme contemporain.

Les courants alors en vogue du cubisme synthétique et orphique sont critiqués par Le Corbusier
comme étant trop décoratifs et ornementaux. Comme pour Léger à la même époque, l’artiste attribuait
la forme la plus actuelle de l'esthétique à la technologie et aux ma- chines, qui devaient ainsi
devenir la forme classique universellement valable. De simples ob- jets du quotidien sont ainsi
devenus les principaux motifs picturaux ; les œuvres de la période puriste réunissent généralement
ce que l'on appelle les Objets-types : un livre ouvert posé sur la table, une pipe, des assiettes
ou des bols. Ils incarnent des contenus destinés à animer l'intellect et sont des réalités
universelles et intemporelles de la vie quotidienne.

Si ces motifs sont encore clairement reconnaissables au début des années 20, Le Corbusier les rend
de plus en plus abstraits au fil des années. Les objets perdent sensiblement leur présence
physique. L'élévation et le plan au sol des objets, devenus transparents, sont repro- duits
simultanément.

Le célèbre historien de l’art, de nationalité suisse, Stanislaus von Moos écrivit en 1966 dans son
article sur Nature morte au grand livre :

« Le point de vue ne change donc que dans le plan vertical, contrairement au cubisme ana- lytique
où la déambulation des objets conduisait au développement de divers aspects inscrits en succession
temporelle et spatiale sur la surface, pour arriver à des résultats approchant l'idéal cubiste d'un
effet de relief transparent, les objets étant souvent multipliés à l’infini. La construction
d'espaces picturaux imaginaires ne se fait pas dans les couleurs grises des cubistes mais dans des
bleus clairs, des roses, des ocres, des verts bouteille, des bruns. Les interpénétrations
compliquées des corps et les croisements de contours superposés les uns aux autres produisent
désormais des formes surprenantes, accentuées par des couleurs fortes. Dans Nature morte au grand
livre de 1928, ce processus est déjà arrivé à son terme : les contours projetés des objets (pipe,
livre, dés, verres, carafe et pichet) ne sont ici que les points de départ d'une architecture
densément imbriquée de contours et de surfaces qui montrent déjà une approche aux contours
organiques. C'est la phase finale du purisme ... » [1]

Ce tableau est une œuvre majeure de Le Corbusier de qualité muséale.


[1] Stanislaus von Moos, Der Puismus und die Malerei. Le Corbusier, dans Das Werk, Architektur und Kunst, vol. 53 (1966), nº 10, p. 416–417.



In the catalogue raisonné, this large-format painting is described as remarquable not only
because of its size but also because of its quality and Stanislaus von Moos discusses it in his
fundamental article Purism and Painting, Le Corbusier as one of only four paintings. In order
to do justice to the outstanding significance of the work a brief introduction of the concept of
Purism is required; at its end and as its key part stands Nature morte au grand livre.

Le Corbusier and Amédée Ozenfant published their manifesto for a new art form, Purism, at
their first exhibition Après le Cubisme. With Purism, they did not intend to create a new trend
in painting, but to describe the characteristics of a new spirit, l'esprit nouveau, as their magazine
would subsequently also be called.

The then current trends of synthetic and orphic cubism were criticised by Le Corbusier as
being too decorative and ornamental. At the same time, as with Léger’s works, he saw technology
and machines as the most modern form of aesthetics which was to become the
universally validated classical form. Simple everyday objects became the central pictorial
motifs that unite works of the period of Purism. The so-called objets-types included amongst
others an open book lying on the table, a pipe and plates or bowls. They embodied contents
intended to stimulate the intellect and were considered universal and timeless realities of
everyday life.

While these motifs are still clearly identifIable at the beginning of the 1920s, Le Corbusier abstracted
them more and more in the course of the decade. The objects increasingly lose their
physical presence. Outline and layout of the objects, which have now become transparent,
are reproduced simultaneously.

Renowned Swiss art historian Stanislaus von Moos writes in his article of 1966 about
Nature morte au grand livre :

“The point of view thus changes only in the vertical direction – in contrast to bypassing
the objects, as is characteristic in analytical cubism leading to the defining transaction
of different temporal and spatial aspects registered in the plane. In order to achieve
results that correspond to the cubist ideal of a transparent relief effect, objects are
often multiplied to the point of countlessness. The construction of imaginary pictorial
spaces is not done in the grisaille colours of the cubists, but in bright light blue, pink,
ochre, bottle green, brown. The complicated pervasion of bodies and the cuttings of
overlying contours now result in surprising forms, which are being emphasised by
strong colours. In Nature morte au grand livre from 1928 this process is already completed:
the projected outlines of the objects (pipe, book, cube, glasses, carafe and
jug) are now merely the starting points for a densely interlocking architecture of contours
and surfaces, which already betray the proximity of organic silhouettes. It is the
final stage of purism …” [1]

A major work by Le Corbusier in museum quality.

[1] Stanislaus von Moos, Der Purismus und die Malerei. Le Corbusier, in Das Werk, Architektur und Kunst, vol. 53 (1966),
no. 10, pp. 416–417.